Un visage derrière la recherche avec Nicolas Desoignies

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Nicolas Desoignies est enseignant-chercheur à la Haute École provinciale de Hainaut-Condorcet. Cet agronome et phytopathologue a accepté de nous parler de ses domaines d'expertises et de son année 2022. Une année plus que prolifique pour ce scientifique qui a réussi à obtenir un financement pour sept projets de recherche !

Pouvez-vous nous résumer votre parcours de recherche ? 

"Je suis ingénieur agronome de formation. J’ai commencé la recherche avec une thèse à l’UCLouvain, dans le domaine de la phytopathologie. Après celle-ci, j’ai réalisé un postdoctorat durant lequel j’ai travaillé sur un de mes sujets de prédilection, à savoir le développement de solutions naturelles comme alternatives aux pesticides, notamment via l’utilisation de bactéries. En 2016, la Haute École provinciale de Hainaut-Condorcet m’a proposé de devenir enseignant-chercheur et de reprendre la direction du laboratoire de culture in vitro, que j’ai transformé en "Phytopathology Microbial and Molecular Farming Lab", afin d’y développer la recherche. Nous avons commencé par des petits projets, puis ces travaux ont pris une ampleur beaucoup plus importante. Nous avons également accentué nos collaborations internationales puisqu’en partenariat avec l’ARES, nous avons notamment mis en place plusieurs projets de recherche au Bénin". 

Quels sont vos domaines d’expertises ? 

"Au sein du laboratoire, nous avons trois grandes thématiques. La première concerne la protection durable des cultures en développant des alternatives naturelles aux engrais et aux pesticides. La seconde thématique est la microbiologie appliquée qui se recoupe avec la première partie puisqu’on y étudie les microorganismes d’intérêt agronomique. La troisième thématique concerne, elle, la culture in vitro et la production de métabolites d’intérêt". 

Et de quels projets de recherche êtes-vous le plus fier ? 

"C’est compliqué, mais si je devais faire un choix, je dirais la recherche financée dans le cadre de l’appel "Projets de recherche pour le développement" de l’ARES. Il s’agit d’une étude portant sur le développement de la patate douce à chair orange au Bénin. Dans ce pays, on mange beaucoup de patates douces à chair blanche, pourtant celles à chair orange ont été identifiées comme un levier contre la malnutrition. Nous allons donc réaliser une recherche au niveau de la phytopathologie et de la production afin d’identifier les patates douces pouvant être valorisées sur ce territoire. C’est vraiment un projet avec un aspect laboratoire, mais aussi avec de la recherche action participative puisque l’on va travailler avec des agriculteurs, des fermes écoles, etc. Ce travail démarrera en 2023 et aura une durée de cinq ans.  

Un autre projet actuel a été financé dans le cadre de l’appel Win2Wal. Nous sommes en train de tester des extraits végétaux afin de lutter contre la maladie du mildiou de la pomme de terre. C’est un projet de quatre ans, en partenariat avec le CELABOR et avec Minagro, une entreprise qui développe des solutions biobasées pour l’agriculture". 

Qu’est-ce qui vous séduit dans la recherche appliquée ? 

"En tant qu’ingénieur agronome et phytopathologue, j’ai toujours réalisé de la recherche appliquée. Dans l’agronomie, tout ce qu’on développe en laboratoire sera, à terme, appliqué sur le terrain. C’est très motivant".

Quelles sont vos interactions avec SynHERA ?

"J’ai déjà travaillé avec SynHERA pour des projets de recherche, et ces collaborations ont été fructueuses. SynHERA permet aussi de développer son réseau. J’ai d’ailleurs eu l’opportunité d’être modérateur pour une session lors de la Journée des Chercheurs en Haute École 2023. C’était une expérience très sympa !"

Qu’est-ce qui met du baume au cœur dans votre travail ? 

"Je suis très fier de l’année 2022 puisque sept projets de recherche soumis ont été acceptés ! Cela signifie que je n’ai plus de pression pour trouver des financements. Je peux être dans l’exécutif et dans un pur travail scientifique. Cela nous permet aussi d’avoir une vision à moyen terme avec des projets de quatre-cinq ans". 

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