Cinq questions sur la recherche-action participative

Retour sur les formations organisées par notre structure en collaboration avec l'ASBL Confluences

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Ces 25 janvier et 17 février, les membres de SynHERA ont eu l’opportunité d’en apprendre plus quant aux nombreux défis et opportunités qu’offre la recherche-action participative. 

Plus de 40 scientifiques ont participé aux deux formations proposées par notre structure, en collaboration avec l’ASBL Confluences.

Ce mois-ci, nous vous proposons de revenir sur ces séances avec l’interview d’Estelle Vanwambeke et Tessa Boeykens, accompagnatrices de projets pour Confluences, ainsi qu’avec Anh Thy Nguyen, conseillère scientifique en sciences humaines et sociales et responsable du processus Formation au sein de SynHERA.

Bonjour Estelle et Tessa, tout d’abord, pouvez-vous nous présenter l’ASBL Confluences ? 

Tessa : L’ABSL Confluences est partenaire des collectivités et organisations qui souhaitent s’engager pour un futur durable grâce à une démarche de co-création. Notre équipe, composée de profils pluridisciplinaires, valorise la co-construction de savoirs afin de trouver des solutions adaptées aux défis que la société doit relever. Nous proposons donc un cadre d’accompagnement pour mettre autour de la table une diversité d’acteurs (ex : organismes de recherche, associations de terrain, citoyens, administrations…) afin de les intégrer dans ce processus.  

En outre, l’un de nos plus grands projets est le centre d’appui de l’action Co-create relatif à l’appel à projets Co-création d’Innoviris. 

Comment est née cette collaboration entre Confluences et SynHERA ?

Anh Thy : Cette collaboration est partie d’un constat de terrain : avec les différents projets de recherche que nous avons accompagnés, nous avons remarqué qu’il pouvait y avoir une certaine méconnaissance des recherches collaboratives, avec des confusions entre la recherche-action, la recherche-action participative et toutes les sciences citoyennes/participatives. L’objectif était donc de clarifier et de structurer davantage ces méthodologies. De plus, au sein de SynHERA, nous avons cette volonté de permettre à nos membres de mieux appréhender la recherche-action participative dans le cadre de l’appel à projets Co-création d’Innoviris. Un appel qui reste difficile à appréhender pour nos membres… 

Même si les deux séances se sont tenues en distanciel (mesures sanitaires), quels retours et interactions avez-vous reçus des participant.e.s ?

Estelle : Nous avons au cœur de notre métier la contrainte créative. Ainsi, même si nous aurions préféré tenir ces séances en présentiel, nous nous sommes adaptées à la situation en développant de nouvelles interfaces et outils existants au service de cette formation. Et ce, toujours en prêtant une attention particulière à la participation et l’échange de savoirs et d’expériences entre les participant.e.s. 

Anh Thy : Il est également important de mentionner que ces formations reposent sur une vraie collaboration entre Confluences et SynHERA. Dans ce cadre, nous avons tenu plusieurs réunions préparatoires afin de bien contextualiser le public des Hautes Écoles, ses besoins et ses attentes. Entre la première et la seconde formation, nous avons aussi intégré des modifications dans une optique d’amélioration continue. 

Quelle est votre lecture de la recherche en Haute École après les formations effectuées ?

Estelle :  Nous avons observé que la plupart de participant.e.s  avaient déjà des idées pressenties sur la recherche-action participative, et même des expériences, parfois totales, parfois fragmentées, concernant celle-ci. Et la plupart d’entre eux et elles se situaient entre la recherche dite classique et la recherche-action participative, comme c’est le cas pour la recherche appliquée.  

Tessa : Nous avons aussi l’impression que le monde de la recherche, tant dans les Hautes Écoles que dans les Universités, est en évolution. De plus en plus de scientifiques se questionnent sur l’impact de leurs travaux, tandis que des actrices et acteurs de terrain souhaitent s’engager dans une démarche de recherche. La recherche-action participative connecte parfaitement ces deux tendances !

Enfin, qu’espérez-vous avoir pu apporter aux membres de SynHERA au terme de ces formations ?

Tessa : La recherche action-participative est un moyen collaboratif de mener des recherches, de co-créer des connaissances. Elle est souvent définie comme une recherche menée avec les gens plutôt que sur ou pour eux. Notre société doit répondre à une série de défis et, pour les relever, il faut apporter des solutions larges et diversifiées. Si nous voulons obtenir un impact sur la société avec les projets que l’on mène, il faut impliquer l’ensemble des acteurs concernés par le sujet de recherche. Lors de ces formations introductives, nous avons donc donné aux membres de SynHERA quelques ingrédients pour mener à bien leur recherche avec cet autre regard.  

Estelle : Nous les avons aussi amenés à se poser des questions. Souvent, dans une démarche de recherche, on est en recherche de solutions. Avant cette phase, il est important de se questionner sur les lieux de construction, de diffusion de savoirs ou encore sur les rapports de pouvoirs entre les différents partenaires. Une question qui est d’ailleurs souvent revenue était de savoir quel était la place de la chercheuse ou du chercheur académique dans cet écosystème de recherche-action participative.

Anh Thy : Grâce à cette méthode, on dépasse aussi la dichotomie entre recherche fondamentale et appliquée. On brouille aussi les postures puisque l’on constate que tout le monde est détenteur d’un certain savoir. Parmi les retours des participant.e.s que nous avons reçus, beaucoup ont d’ailleurs souligné l’approche éthique de cette méthode de recherche.

Plus d’infos

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Infos sur l'appel Co-create ICI 

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