« Les chercheurs doivent prendre conscience de la réelle plus-value des programmes de recherche européens ! »

Découvrez l’interview de Cristina Brandini, responsable de la cellule Europe de SynHERA
9 mai 2023 par
« Les chercheurs doivent prendre conscience de la réelle plus-value des programmes de recherche européens ! »
SynHERA, Déborah TOUSSAINT
Odoo • Image et Texte

A l'occasion de la Journée de l'Europe, notre structure a décidé de vous proposer une news spéciale Europe avec l’interview de Cristina Brandini. La conseillère Europe de SynHERA nous y explique quels sont les défis et les freins actuels de la participation de nos membres aux programmes de recherche européens. 

Cristina, pourquoi SynHERA a-t-elle parmi ses principales missions l’objectif d’accroître la participation des scientifiques du réseau aux programmes de recherche européens ?

"D’abord, il s’agit d’une mission de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a souhaité doter chaque établissement d’enseignement supérieur d’une cellule chargée, d’une part, de sensibiliser les chercheurs aux opportunités de financement des programmes de recherche européens et, d’autre part, de les accompagner dans le montage de leurs projets. Pour l’ensemble des Hautes Écoles et des Centres de Recherche associés de ce territoire, c’est SynHERA qui a été mandatée pour accueillir cette cellule en son sein.

De plus, nous sommes persuadés qu’aujourd’hui, pour des enseignants-chercheurs, prendre part à des projets européens n’est plus optionnel, c’est devenu incontournable ! Ces différents programmes leur permettent, entre autres, de nouer des collaborations avec des établissements de l’Union européenne, d’élargir leurs horizons, d’échanger des compétences et expertises, ou encore de travailler avec des scientifiques à la pointe dans leur domaine. L’Europe offre aussi l’opportunité de mener des recherches ambitieuses dont les enjeux dépassent largement nos frontières. La participation à ces programmes européens est d’ailleurs une composante vitale de la politique d’internationalisation de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles consistant à renforcer la coopération et l'échange entre les pays, et ce afin d’améliorer la qualité de la recherche et de l'enseignement".

Actuellement, peut-on dire que toutes les Hautes Écoles et Centres de Recherche associés s’impliquent de manière égale dans ces programmes ?

"Non, nous avons remarqué que cette implication diffère d’un établissement à un autre. Plusieurs freins communs subsistent, comme la complexité du montage du projet, le manque de temps et de compétences spécifiques, le faible taux de réussite de certains programmes européens, comme Horizon Europe, etc. Néanmoins, afin de pallier ces obstacles, plusieurs outils sont mis à la disposition de notre réseau. Par exemple, une partie de notre budget nous permet de financer des détachements pour libérer les enseignants-chercheurs d’une partie de leur charge d’enseignement pour se consacrer à la recherche. Notre cellule Europe leur propose également tout un panel de services afin de les encourager à se lancer dans l’aventure européenne et de les accompagner dans leurs différentes démarches".

Cela fait maintenant six mois que tu travailles au sein de notre structure en qualité de responsable de la cellule Europe. Peux-tu déjà tirer un premier bilan ? 

"Six mois, c’est évidemment très court, cependant nous pouvons déjà constater que certaines des actions proposées, comme le coaching Objectif Europe et la formation Academic English, ont rencontré un certain succès. D’autres journées de sensibilisation à l’Action 2 d’Erasmus + et aux différents programmes INTERREG sont prévues ces prochains mois.  

Cependant, malgré ces efforts, force est de constater qu’il s’agit toujours d’un même petit groupe de chercheurs expérimentés qui participent à nos activités. L’objectif est donc d’élargir ce noyau en attirant de nouveaux scientifiques".

Et quels sont les moyens actuels et futurs déployés par notre structure afin d’encourager la participation de ces chercheurs ? 

"Selon moi, il faut cibler davantage les établissements récalcitrants, aller à la rencontre de leurs chercheurs, identifier leurs priorités et besoins afin de les accompagner de façon optimale. Il est également essentiel de jouer la transparence avec eux : dire qu’un projet européen n’est pas énergivore, n’implique pas de responsabilité, pas de travail, est faux ! Cependant, il faut insister sur la véritable valeur ajoutée des différents programmes existants. De plus, comme je l’ai dit précédemment, de nombreux outils existent pour les soutenir. Pour eux, c’est une véritable opportunité ! 

Néanmoins, s’engager dans un programme européen est aussi un travail d’équipe : il est primordial pour ces scientifiques de se sentir soutenus par leur direction et que leur institution ait également cette volonté de s’inscrire dans cette démarche européenne. En outre, nous souhaitons coopérer avec les coordinateurs de recherche afin d’adapter au mieux notre plan d’actions. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place un Groupe de Travail spécial Europe".

De son côté, comment SynHERA s’est-elle impliquée dans un projet européen ? 

"Nous avons monté BLIST (Boosting incLusion of Students In research acTivities), un projet ERASMUS+ sélectionné dans le cadre de l’action clé 2, Partenariats de coopération. Cette recherche vise à accroître la participation des étudiants dans les projets de recherche scientifique, mais également à élargir les horizons des enseignants-chercheurs aux partenariats européens. BLIST est vraiment complémentaire à la mission de la cellule Europe : grâce aux outils développés dans le cadre de ce projet, nous comptons augmenter la présence des étudiants dans les projets de recherche et les préparer à devenir les chercheurs de demain".

« Les chercheurs doivent prendre conscience de la réelle plus-value des programmes de recherche européens ! »
SynHERA, Déborah TOUSSAINT 9 mai 2023
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