Le mois de septembre signe le retour des ZOOMS ! Et pour reprendre cette chronique, direction la Haute École en Hainaut où Michaël Brogniaux et Matthieu Michiels ont accepté de nous rencontrer pour nous expliquer leur projet de recherche intitulé : Plasmagen, étude et développement d’un suppresseur d’arc dans le domaine de la pulvérisation cathodique magnétron. Un projet accompagné par notre équipe et financé dans le cadre du Financement de la Recherche en Haute École (FRHE).
Les films minces sont présents dans plusieurs domaines de notre vie quotidienne. Cependant, ces films sont tellement microscopiques, avec une épaisseur de maximum un micron, soit 100 fois inférieur à celle d’un cheveu, qu’il est presque impossible de se rendre compte de leur existence. Et pourtant, ceux-ci peuvent être utilisés pour des bijoux, des téléphones, de l’éclairage ou encore pour des vitrages. Prenons un exemple concret : celui d’une véranda. Avec un verre classique non traité, celui-ci va être sujet aux variations de températures. Des films minces peuvent être alors déposés sur la surface du verre pour améliorer sa qualité. Ils pourront apporter de nouvelles propriétés comme un filtrage infrarouge.
Afin d’obtenir ces couches minces, plusieurs méthodes de dépôt peuvent être utilisées. Ici, celle qui nous intéresse est la technologie « plasma ». Cette technologie, respectueuse de l’environnement, génère un plasma (un gaz ionisé) grâce à une source d’énergie électrique. « Le problème est que pour certains matériaux, il peut y avoir un phénomène d’accumulation de charges. Une accumulation peut se transformer en arcs électriques. Ces derniers sont néfastes pour la qualité des dépôts. La surface peut être dégradée, et les propriétés recherchées peuvent être affectées, nous explique Matthieu Michiels. Cet enseignant-chercheur à la Haute École en Hainaut et Michaël Brogniaux, chercheur engagé sur ce projet, sont donc en train de plancher sur un projet totalement innovant. Leur objectif ? Réduire le temps de détection pour supprimer ces arcs… à moins d’une microseconde ! Pour ce faire, un module de puissance et une interface de commande ont été développés. « Avec ce projet, nous sommes vraiment en amont de la technologie plasma puisque la qualité des dépôts dépend de ce processus », ajoute le chercheur Michaël Brogniaux.
Intitulée « Plasmagen », cette recherche peut avoir un réel impact sur notre vie quotidienne. Et ce ne sont pas ces deux chercheurs passionnés qui nous diront le contraire. « J’ai terminé ma thèse sur ce sujet en 2021 », explique Matthieu Michiels. Une année charnière puisqu’ils ont également reçu un financement FRHE afin de poursuivre leurs découvertes. En outre, ces chercheurs, accompagnés par l’équipe de SynHERA, espèrent être sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets Win2Wal afin de poursuivre Plasmagen, et ce en partenariat avec un acteur du monde industriel. « Notre objectif est également d’utiliser cette recherche dans le cadre académique, et ainsi permettre aux étudiants d’améliorer leurs connaissances », conclut Matthieu Michiels, enseignant-chercheur. Et si Plasmagen vous intéresse, sachez que l’on va encore en entendre parler ici, mais aussi hors de nos frontières. En effet, si Plasmagen a d’ores et déjà fait l’objet d’une présentation orale lors de la Journée des Chercheurs en Haute École, il a été présenté en septembre à la conférence Plasma Surface Engineering (PSE) en Allemagne, soit un des plus grands événements en Europe dans le domaine du plasma !
Le ZOOM du mois : Plasmagen