Soigner les plaies des femmes et des hommes, mais aussi des animaux grâce à des microbilles de miel : c’est le défi de MEDIMIEL. Lancé en 2021 et accompagné par SynHERA, ce projet a pour objectif d’utiliser les nombreuses vertus thérapeutiques du miel, mais sous une forme totalement unique. Coraline Sergent, chercheuse, nous a ouvert les portes du laboratoire du CeREF Technique (HELHa) à Mons afin de nous en dire plus sur cette recherche.
Si pour certains le miel ne s’utilise que dans la cuisine, pour d’autres, ce nectar peut avoir sa place dans la trousse de pharmacie. Et oui, réputé pour ses nombreuses propriétés cicatrisantes et antiseptiques, le miel est utilisé depuis des années, jusqu’à l’antiquité même, pour soigner des plaies. Un remède « miracle » que certaines entreprises ont d’ailleurs décidé de commercialiser. C’est le cas de HoneyPatch, société liégeoise spécialisée dans la fabrication de patchs à base de miel.
Mais si les nombreuses vertus thérapeutiques du miel ne sont plus à démontrer, ce produit comporte plusieurs inconvénients, comme nous l’explique Coraline Sergent, chercheuse au CeREF (HELHa), en charge de ce projet. « Le miel pur est tellement riche que lorsqu’il est utilisé sur une plaie ouverte, il va avoir tendance à aspirer l’eau de la plaie. Cette aspiration se déroule de manière très rapide et elle peut provoquer des picotements, voire une petite brûlure au patient.e. Avec sa forme visqueuse, il s’agit également d’un produit difficile à manipuler ».
Pour pallier ces problèmes, le CeREF Technique travaille depuis janvier 2021 sur MEDIMIEL. L’objectif : utiliser du miel, mais sous la forme de microbilles ! Bien plus faciles à appliquer que du miel pur, ces microbilles pourront aussi limiter la douleur des patient.e.s. « L’aspiration de l’eau se fera de manière plus progressive et plus douce. Cela leur assurera un plus grand confort ». L’autre avantage de ces microbilles ? Elles peuvent être utilisées sur différents types de patient.e.s, tant les êtres humains que les animaux. Des tests in vivo sont d’ailleurs en cours dans une clinique vétérinaire de Liège avec des premiers retours concluants. « Les vétérinaires trouvent ce dispositif plus pratique. De plus, intégrées à un pansement, les microbilles peuvent rester plus longtemps sur une plaie que du miel pur, les soins doivent donc être changés moins rapidement », poursuit la scientifique.
Financée dans le cadre de l’appel Win2Wal, cette innovation a déjà séduit l’entreprise HoneyPatch, partenaire du CeREF Technique pour cette recherche dont la clôture est prévue en mars 2023. En outre, MEDIMIEL a bénéficié d’un accompagnement SynHERA. « Votre structure nous a notamment aidés pour le dépôt de projet, dans la rédaction de documents administratifs. Nous avons pu collaborer avec le juriste, notamment pour les formulaires utilisés dans le cadre de l’étude in vivo », conclut Coraline Sergent.
Le ZOOM : soigner les plaies avec des microbilles de miel grâce à MEDIMIEL