Environnement et numérique au programme d’Erasmus +

Découvrez-en plus sur cette opportunité de recherche européenne
25 janvier 2021 par
Environnement et numérique au programme d’Erasmus +
SynHERA, Déborah TOUSSAINT

Le 11 mars 2025, la plénière du Parlement européen a adopté un rapport sur l’évaluation de la mise en œuvre d’Horizon Europe en vue de son évaluation intermédiaire et de ses recommandations pour le 10e programme-cadre de recherche.

Le rapport s'appuie sur une analyse du programme et sur les constats des rapports Letta, Draghi et Heitor, qui alertaient sur le déclassement technologique de l'Europe et l'insuffisance de valorisation de sa recherche.

Le rapport conclut que la Commission n'a pas assuré une gestion agile d'Horizon Europe. Il propose donc des pistes pour FP10, le futur programme-cadre, afin de corriger ces dysfonctionnements.

Le programme Horizon est structuré autour de quatre piliers, résumés dans le graphique ci-dessous :

Tableau 1: les piliers du programme Horizon, source: Horizon Europe[1]

 

Ces piliers ont chacun des caractéristiques propres

Le 1er pilier Excellence Scientifique finance des projets de recherche fondamentale à haut risque et potentiel ainsi que les talents scientifiques via des programmes comme les ERC (Conseil européen de la recherche) et les bourses Marie Skłodowska-Curie.

Le 2ème pilier Problématiques mondiales et compétitivité industrielle européenne encourage le développement de partenariats à l’échelle européenne ainsi que la mise en commun des ressources et des connaissances sur le continent. Il soutient des projets d’envergure notamment à travers la création de « Joint Undertakings » — des mécanismes destinés à établir des partenariats public-privé (PPP).

Ce pilier est critiqué pour sa gestion trop complexe (approche top-down et multiplicité d’instruments), ce qui freine les petits acteurs. Il devrait privilégier les résultats plutôt que le contrôle des dépenses et mieux équilibrer recherche fondamentale et innovation marché, tout en réduisant l’éparpillement des projets.

Le 3ème pilier Europe Innovante a permis des progrès dans la valorisation de la recherche, notamment grâce à ses deux instruments :

  •  L’European Innovation Council (EIC) qui soutient l'innovation de rupture, en combinant subventions et investissements en capital-risque de la phase start-up jusqu’à la maturation industrielle et commerciale.
  •  L’European Institute of Innovation and Technology (EIT) qui renforce la coopération entre les acteurs d’un même secteur (enseignement supérieur, recherche, entreprises).

 Cependant, leur efficacité est limitée par une bureaucratie excessive, des règles complexes et des coûts dissuasifs, appelant à plus de simplicité et d’autonomie.

Le 4ème pilier transversal vise à réduire les inégalités régionales en innovation et R&D, permettant à l'Europe de mieux exploiter son potentiel scientifique. Son déploiement est freiné par l'hétérogénéité des politiques nationales. Le Parlement recommande d'imposer des obligations aux États membres et d'optimiser l'échelon de financement (européen, national ou régional). Une task force dédiée est proposée pour harmoniser les stratégies et accroître les budgets R&D de manière coordonnée.

Problèmes identifiés

Malgré les efforts de simplification, la bureaucratie continue d’étouffer Horizon Europe, avec 32% des acteurs constatant une aggravation vs Horizon 2020 et 50% aucune amélioration. Un projet sur deux y consacre plus de 10% de son budget en tâches administratives, et 10% dépensent jusqu’à 20% de leur budget – pendant que les délais de financement explosent les 8 mois réglementaires.

Cette lourdeur exclut les PME innovantes et fait fuir les talents, réduisant mécaniquement le taux de succès des projets. Le "lump sum", solution partielle, crée un paradoxe : simplification des coûts mais complexité accrue des audits ex post.

Le Parlement exige un rééquilibrage immédiat entre logistique et science, et un déploiement ciblé du financement forfaitaire après analyse rigoureuse.

Les consortiums imposés par Horizon Europe complexifient encore plus la gestion des projets, avec des coûts administratifs croissants proportionnellement au nombre de partenaires, décourageant PME et nouveaux entrants. Malgré ces obstacles, Horizon Europe a permis à 50% des PME participantes d'intégrer le programme pour la première fois, révélant un potentiel inexploité. La tendance inquiétante au repli des partenariats internationaux (2021-2027) souligne l'urgence d'alléger les contraintes pour revitaliser la collaboration transnationale.

Le Parlement identifie la nécessité d’une meilleure coordination des politiques scientifiques européennes, notamment en alignant les politiques d’investissement et la sélection des projets en fonction de leur potentiel d’impact et sur base des stratégies européennes.


Enfin, le rapport formule une série de recommandations pour la prochaine version du programme de recherche :

  • Prioriser la vulgarisation et la diffusion des résultats afin de renforcer la confiance dans les programmes de R&D et susciter l’adhésion du public aux financements de la recherche.
  • Mieux équilibrer recherche et innovation commercialisable, car l'approche actuelle ne soutient pas assez les idées réellement disruptives.
  • Définir des objectifs simplifiés pour les missions, ancrer l’approche "bottom-up" dans les besoins de terrain, et appliquer une gestion par portefeuille des projets favorisant l'interdisciplinarité (sciences humaines/exactes).
  • Last but not least, favoriser des consortiums plus petits et consacrer l'utilisation des fonds restants pour financer des projets R&D ciblés, afin de réduire les barrières à l'entrée des nouveaux acteurs.


[1] https://www.horizon-europe.gouv.fr/horizon-europe-c-est-quoi-24104

Odoo • Image et Texte

Dans quelques semaines, le nouveau programme Erasmus+ de l’Union Européenne devrait être dévoilé. Si celui-ci n’a pas encore été officiellement publié, nous pouvons d’ores et déjà vous annoncer les grands thèmes qui y seront repris, tels que l’environnement et le numérique. Cette nouvelle programmation se voudra également plus inclusive et tournée vers l’international. 

Erasmus+ éveille beaucoup d’intérêt auprès des chercheurs en Haute École. En effet, vous êtes déjà plusieurs à avoir soumis et participé à des projets de ce programme. C’est un bon outil pour donner de la visibilité à vos recherches, étendre et renforcer votre réseau de partenaires européens (EU) et internationaux (non-EU).  De plus, Erasmus+ peut être un bon « marchepied » vers des projets de recherche de plus grande envergure. 

Ce programme récurrent clôture généralement ses appels au début du printemps. Cependant, cette année, le retard des négociations politiques sur les budgets européens lié au Brexit, au Covid, et à la complexité des enjeux politiques ont décalé l’ensemble du processus : publication du programme, ouverture et clôture des appels. 

En décembre, nous avons néanmoins appris qu’un accord politique avait été obtenu sur le contenu du prochain programme 2021-2027 et qu’un budget de 26 milliards lui serait consacré.

Nous pouvons également vous annoncer que cette nouvelle programmation sera plus ambitieuse en termes numériques et environnementaux. Elle se voudra aussi plus inclusive et davantage tournée vers l’international.

Voici les nouveautés attendues :

  • la simplification et la numérisation des procédures de candidature ;

  • l’introduction de la mobilité « mixte » à travers notamment l’utilisation d'outils numériques innovants et performants ;

  • des incitants « verts » pour les participants qui choisissent de voyager en train ou en bus plutôt qu’en avion et des objectifs de participation plus élevés pour les pays non membres de l'UE ;

  • la dissémination et le partage des bonnes pratiques vont devenir un élément important dans tous les projets quelle que soit leur dimension.

En ce qui concerne l’enseignement supérieur, les établissements devront tout mettre en œuvre pour garantir un accès et des opportunités équitables à l’ensemble des participants.

Le programme va également favoriser l'incorporation de pratiques vertes dans tous les projets.


Développer des projets innovants avec des impacts européens

Rappelons qu’Erasmus+ est le programme de l’Union Européenne dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport. Outre le soutien à la mobilité des étudiants, il permet aux établissements d’enseignement supérieur de développer des projets innovants ou d’échanges d’expérience et de savoir-faire.

Ce programme se décline en 3 champs d’actions appelés des « Actions Clés » (AC) : 

AC1. Mobilité

AC2. Partenariats stratégiques

AC3. Réformes des politiques 

L’AC2, Partenariats stratégiques, permet aux organismes de travailler en projet avec des partenaires européens sur une thématique qui leur est commune et qui répond à un besoin. En particulier le « Partenariat stratégique en faveur de l’innovation » a pour but de développer des actions ou des productions innovantes et/ou de diffuser et d’exploiter des productions innovantes existantes. Cette dimension de diffusion et d’exploitation des productions aura un rôle déterminant dans le projet qui doit permettre leur pérennité. Ce type de projet est ouvert à tous les secteurs.

L’objectif est donc de développer des projets innovants ou d’échanges d’expérience et de savoir-faire avec un impact national et européen. 

De plus, un projet de partenariat stratégique doit impérativement répondre à au moins une des priorités du programme Erasmus+, dévoilé d’ici quelques semaines.  

Intéressé par Erasmus+ ? Nous vous donnons rendez-vous fin février/début mars pour la publication du nouveau programme !

Vous souhaitez des informations complémentaires ? Contactez Mathias Lucas, Conseiller Europe 

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SynHERA, Déborah TOUSSAINT 25 janvier 2021
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