Un visage derrière la recherche avec Birgit Quinting

11 mars 2024 par
Un visage derrière la recherche avec Birgit Quinting
SynHERA, Pol-Emile MEUR

Birgit Quinting, enseignante-chercheure à la Haute École Libre Mosane, se distingue par sa passion débordante pour la recherche sous toutes ses facettes, en particulier dans le domaine des Biotechnologies. En partageant son parcours et ses projets, cette experte nous dévoile les diverses avenues qui la guident dans son travail. Birgit revient également sur des thèmes qui lui tiennent à coeur, tels que l'importance de la valorisation de la recherche et la question fondamentale de la relève en recherche parmi les étudiant.e.s. 


Pouvez-vous résumer votre parcours ?  

Après un graduat en Chimie clinique à St Laurent sup’ (l’équivalent de l’actuel bachelier Technologue de laboratoire médical (TLM) de HELMo), j’ai fait une passerelle vers la Licence en Biochimie à l’Université de Liège. J’avais pour objectif de m’orienter professionnellement vers l’enseignement supérieur en Haute Ecole. C’est durant mon travail de fin d’études, réalisé au Centre d’Ingénierie des Protéines dans le domaine de la vaccination contre le HIV, que j’ai attrapé le virus de la recherche. J’ai donc un peu dévié de mon projet professionnel initial d’enseigner pour postuler à une bourse de doctorat. J’ai d’abord obtenu l’IRSIA (ancêtre du FRIA) puis, un an plus tard, j’ai bénéficié d’une bourse FNRS pendant 4 ans. Cela m’a permis d’obtenir mon PhD en 2001. Par la suite, j’ai travaillé pendant 10 ans dans un centre de recherche agréé, le CER Groupe à Marloie, dans la recherche et le développement d’outils de diagnostic vétérinaire. Après avoir accueilli une étudiante TLM de HELMo dans le cadre de son stage TFE, j’ai renoué des liens avec mon ancienne Haute École et j’ai postulé pour une petite charge d’enseignement. Dès 2010, j’ai commencé à enseigner la biologie et la chimie dans le cursus TLM. Au fur et à mesure des années, ma charge de travail en tant qu’enseignante à HELMo a progressivement augmentée pour m’occuper finalement à temps plein. Mais avant de quitter complètement le CER Groupe pour HELMo, j’ai rédigé le premier projet de recherche (Macaffin, Recherche collaborative) porté par le CER Groupe mais associant le Centre de recherche adossé à HELMo en tant que partenaire académique. Depuis, mon emploi du temps à HELMo est partagé entre l’enseignement et la recherche. Ma mission de recherche comprend entre autres la rédaction et la promotion de projets, la promotion de la recherche à HELMo, l’accompagnement de jeunes enseignant.e.s chercheur.e.s, la promotion des expertises de HELMo en termes de recherche auprès de partenaires potentiels issus du milieu académique et des entreprises. 


Quels sont vos domaines d’expertise ? 

D’un point de vue scientifique, mes domaines d’expertises se situent au niveau des Biotechnologies et plus précisément de la biologie moléculaire, la chimie des protéines, l’immunologie, la virologie et la culture cellulaire, l’enzymologie et la microbiologie. 

Dans le cadre de divers projets de recherche plus orientés vers la pédagogie, j’ai également développé quelques expertises dans le développement et la validation d’outils TICE. 
 

Qu’est-ce qui vous séduit dans la recherche appliquée ? 

Je me permets de scinder la recherche appliquée en deux. D’abord la recherche. Elle me passionne parce qu’elle s’oppose à toute routine. Je suis de nature curieuse. J’aime apprendre. La recherche permet de satisfaire ma curiosité et m’oblige à me former de manière continue. De plus, le milieu de la recherche permet de développer son réseau et faire de nombreuses rencontres avec des personnes passionnées et passionnantes.  La recherche me nourrit et me permet de rester à jour dans mes domaines d’expertises, ce qui me facilite également l’actualisation des contenus de mes cours. 

 Le côté appliqué de la recherche permet de se projeter dans une valorisation des résultats générés à moyen voire à court terme. Je n’ai pas l’impression de faire de la recherche « pour les congélateurs » mais de « produire » quelque chose qui peut réellement être valorisé par le tissu socio-économique. 
 

Les projets de recherche sur lequel vous travaillez en ce moment ?  

Je travaille sur “Hypocheck”, un projet Win2wal. Il s’agit du développement d’un test de détection rapide de l'hypoglycine A et de son métabolite toxique, le MCPA. Ce projet réalisé en collaboration avec l’ULiège est terminé depuis décembre 2023 mais se prolonge dans le cadre d’un POC qui est en cours de démarrage.  

Un autre projet d’envergure est INnovationS Entomologiques pour des ComplémenTs Alimentaires (Insecta). Il s’agit d’un projet dans le domaine de la nutrition avec la production d’un complément alimentaire hyperprotéiné à base de protéines d’insectes qui se fait avec la collaboration de la Haute Ecole Provinciale de Hainaut - Condorcet. 

Funforlab, (Interreg EMR) vise l’amélioration de la promotion des Techniciens de Laboratoire Médical (TLMs), de la qualité de leur formation ainsi que de la mobilité transfrontalière par le développement et le partage d'outils TICE (Technologies de l’Information et de Communication pour l’Enseignement) dans la région Eurégio-Meuse-Rhin. Ce projet réalisé en collaboration avec la HEPL, HENaLLux ainsi que plusieurs partenaires hors Wallonie est également terminé, mais un projet FRHE a été déposé en juin 2023 qui est en attente de réponse. 

Enfin Biofloc (Win2Wal) est une mise au point d’un procédé de production d’un consortium bactérien comme floculant efficace, biodégradable et non toxique des boues de STEP en vue de leur valorisation dans l'agriculture. Ce projet proposé en collaboration avec le CELABOR a été déposé début février en 2024. 

 
Comment collaborez-vous avec SynHERA ?  

Cela concerne l’accompagnement dans le cadre de montage des projets déposés à différents appels : FRHE, Win2Wal, ERASMUS + et INTERREG. Dans ce contexte, l’accompagnement offert par SynHERA est double. Tout d’abord, via leurs conseillers scientifiques qui ont une expertise dans le domaine visé. Ensuite, un accompagnement sur les questions juridiques visant à protéger les intérêts des Hautes Écoles. De plus, nous participons activement à leurs évènements de réseautage en Belgique, aux séances d’information sur les appels à projets. SynHERA nous informe également au sujet des opportunités de participer à des évènements de valorisation à l’étranger (Missions WBI/AWEX). Ils nous accompagnent également dans le cadre d’un dépôt de brevets en cours.  

En retour, je réponds positivement à leurs sollicitations pour témoigner et partager mon expérience lors de séances d’information ou pour participer à des Groupes de Travail dans des domaines divers mis en place par SynHERA. 

 
Quel est l’impact que vous désirez avoir sur la société à travers votre recherche ? 

Pour moi l’impact d’une recherche se mesure à travers la valorisation des résultats. Cette valorisation est variée : permettre à des PME wallonnes de proposer de nouveaux produits, procédés ou services et ainsi contribuer au développement économique régional ou encore contribuer à créer de nouvelles connaissances sur lesquelles d’autres équipes pourront s’appuyer. 

À côté de cette valorisation, je souhaite également transmettre ma passion pour les sciences et la recherche auprès de collègues, de mes étudiant.e.s mais également au niveau des étudiant.e.s du secondaire qui boudent souvent les filières scientifiques alors même que ces filières ouvrent la voie à des secteurs où l’emploi est assuré. 

Photos (de gauche à droite): évènement final du projet Funforlab avec l’ensemble du consortium - démo du jeu en réalité virtuelle - image de vulgarisation créée pour le projet Insecta

Un visage derrière la recherche avec Birgit Quinting
SynHERA, Pol-Emile MEUR 11 mars 2024
Partager cet article

Partagez sur les réseaux sociaux

Tags
Archiver